Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 2.djvu/40

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sœur ne m’aveugle pas, je pense que Charles est bien fait pour obtenir le cœur d’une telle femme d’après toutes ces circonstances, et une préférence bien marquée de la part de Charles, ai-je tort, ma chère Jane, de me livrer à l’espérance de voir se réaliser une chose qui feroit le bonheur de tant de gens ? »

— Que pensez-vous de cela ? dit Jane, lorsqu’elle eut fini ; n’est-ce pas assez clair ? N’est-ce pas la preuve que Caroline n’a jamais désiré que je devinsse sa sœur ? qu’elle est parfaitement convaincue de l’indifférence de son frère pour moi, et que si elle soupçonne mes sentimens, elle cherche, avec bonté, à me mettre sur mes gardes ? Peut-on avoir une autre opinion là-dessus ?

— Oui, car la mienne est absolument différente, voulez-vous la connoître ?

— Volontiers.

— Je vous la dirai en peu de mots :