Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 2.djvu/63

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Mistriss Bennet tout ce qu’elle lui avoit dit peu de jours auparavant sur le bonheur d’avoir une fille mariée. Elle venoit à Longbourn plus souvent qu’à l’ordinaire, pour raconter combien elle étoit heureuse, quoique les regards d’envie de Mistriss Bennet et ses remarques pleines de malice eussent été capables de chasser le bonheur de chez elle.

Il y avoit une certaine contrainte entre Elisabeth et Charlotte qui leur fit garder le silence sur ce sujet. Elisabeth sentoit qu’il ne pouvoit plus y avoir entre elles de véritable confiance, et le mécompte qu’elle venoit d’avoir avec Charlotte, augmenta encore le tendre attachement pour Jane, dont la candeur et la délicatesse ne pouvoient se démentir, et du bonheur de laquelle elle devenoit chaque jour plus inquiète ; plus d’une semaine s’etoit déjà passée depuis le départ de Bingley, et rien n’annonçoit son retour.