Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 2.djvu/66

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Jane et Elisabeth n’étoient pas plus rassurées sur ce sujet. Les jours se succédoient sans apporter aucune nouvelle de lui. Le bruit couroit à Meryton qu’il ne reviendront plus à Netherfield ; bruit qui exaspéroit Mistriss Bennet, et qu’elle repoussoit toujours comme la plus scandaleuse calomnie.

Elisabeth commençoit à craindre, non que Bingley fût indifférent, mais que ses sœurs ne parvinssent à le retenir à Londres, quoiqu’elle repoussât toujours un soupçon si fâcheux pour le bonheur de Jane. Elles se représentoit souvent les efforts réunis de ses deux impitoyables sœurs et de son ami, qui avoient tant d’influence sur lui. Joints aux charmes de Miss Darcy et aux plaisirs de Londres ils pouvoient être plus forts que son amour.

Quant à Jane, il étoit naturel que son inquiétude fût encore plus vive que celle