Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 2.djvu/73

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Si sa propre félicité avoit été seule sacrifiée, il lui auroit été bien permis, d’agir comme il le trouvoit le plus convenable, pensoit-elle ; mais il auroit dû voir que celle de Jane y étoit tout aussi intéressée. Ces réflexions étoient infructueuses, et cependant elle ne pouvoit penser à autre chose ; que l’amour de Bingley eût été diminué ou non par l’opposition de ses sœurs et de son ami, qu’il fût persuadé ou non de l’attachement que Jane avoit pour lui, la situation de sa sœur étoit toujours la même, son repos étoit peut-être troublé pour jamais.

Jane n’eut pas d’abord le courage de parler de ses sentimens à Elisabeth. Cependant un jour que Mistriss Bennet après une discussion encore plus vive qu’à l’ordinaire, sur Netherfield et Mr. Bingley, sortit de la chambre laissant les deux sœurs en tête à tête, Jane ne put s’empêcher de s’écrier :