Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 2.djvu/82

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s’efforçât de lui persuader (ce qu’elle ne croyoit pas elle-même) que les assiduités de Mr. Bingley n’avoient été que l’effet d’un sentiment passager, que l’absence avoit fait évanouir ; elle fondoit encore toutes ses espérances sur le retour de Mr. Bingley l’été suivant.

Mr. Bennet traitoit la chose bien différemment. — Ainsi, Lizzy, disoit-il un jour, votre sœur a une passion malheureuse ? Je l’en félicite. Il n’y a pas de mal, qu’une jeune fille ait quelques chagrins de cœur avant de se marier, cela l’occupe et lui donne un certain relief parmi ses compagnes. Quand sera-ce votre tour ? Vous ne permettrez sûrement pas à Jane de vous laisser long-temps en arrière de ce côté-là ; ce seroit bien le moment. Il y a assez d’officiers à Meryton maintenant, pour tourner la tête à toutes les jeunes filles du pays. Je vous conseille, de jeter votre dévolu