Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 3.djvu/109

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elle crut, pendant quelques momens, qu’il prendroit une autre direction, et un détour du sentier l’ayant dérobé à ses yeux, elle en étoit déjà persuadée, lorsqu’au tournant il se trouva devant elle. Désirant être aussi polie qu’il l’avoit été, elle se récria, en l’abordant, sur la beauté de ce lieu ; mais elle n’eut pas plutôt prononcé les mots de charmant, délicieux, qu’elle s’imagina que l’éloge de Pemberley dans sa bouche pourroit être mal interprété après ce qui s’étoit passé, elle rougit et se tut.

Mistriss Gardiner étoit restée un peu en arrière ; lorsqu’elle s’approcha, Mr. Darcy demanda à Elisabeth de vouloir bien le présenter à ses amis. C’étoit un effort de civilité auquel elle n’étoit point préparée ; elle ne put réprimer un sourire en pensant qu’il vouloit bien maintenant faire connoissance avec ces mêmes personnes contre lesquelles son orgueil