Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 3.djvu/124

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La vue de Bingley reporta naturellement ses pensées sur sa sœur ; oh combien elle auroit voulu savoir s’il y pensoit aussi ! Quelquefois elle s’imaginoit qu’il étoit un peu moins gai qu’à l’ordinaire ; lorsqu’il jetoit les yeux sur elle, elle se plaisoit à croire qu’il cherchoit à découvrir dans sa figure quelques traits de ressemblance avec Jane ; mais elle fut du moins promptement rassurée sur les craintes que Miss Darcy avoit pu faire naître en elle ; rien ni d’un côté ni de l’autre n’annonçoit un sentiment particulier ; pas le moindre regard qui justifiât les espérances de Miss Bingley. Quelques légères circonstances lui persuadèrent même que Mr. Bingley conservoit un tendre soutenir de Jane, et qu’il auroit désiré que la conversation tombât sur elle. Dans un moment où les autres étoient occupés, il dit à Elisabeth, qu’il y avoit bien long-temps qu’il n’avoit eu le plaisir