Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 3.djvu/92

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charmant tableau. Elle voyoit ces objets prendre à chaque moment un aspect différent ; de toutes les fenêtres on découvroit de nouvelles beautés. Les chambres étoient grandes et belles ; leur ameublement étoit d’accord avec la fortune du propriétaire ; mais Elisabeth admira son goût, en observant qu’elles n’étoient pas trop chargées d’ornemens inutiles, et qu’avec peut-être moins de somptuosité, il y avoit plus d’élégance que dans celles de Rosing.

J’aurois pu être maîtresse de tout ceci, pensoit-elle, j’y serais déjà établie, et au lieu de parcourir ces appartemens comme une étrangère, je pourrois y recevoir la visite de mon oncle et de ma tante… Mais non ! cela ne pourroit être !… Mon oncle et ma tante auroient été perdus pour moi ; je n’aurais pas seulement pu les inviter… Cette réminiscence fut heureuse, elle la sauva