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Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 4.djvu/183

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roient toujours étrangers l’un à l’autre : mais à présent qu’elle pouvoit leur apprendre le contraire, et leur communiquer une nouvelle qui les rendroit si heureux, elle se reprocha d’avoir déjà perdu trois jours, et leur écrivit tout de suite ce qui suit :

« Je vous aurois remercié plutôt, ma chère tante, de votre bonne et longue lettre et de tous les détails qu’elle renferme, mais, s’il faut avouer la vérité, j’étais trop affligée pour écrire. Vous supposiez plus qu’il n’existoit alors. À présent supposez tout ce que vous voudrez, donnez un libre essor à votre imagination ; que vos souhaits sur ce sujet-là ne connoissent plus de bornes. À moins que de me croire déjà mariée, vous ne pouvez pas vous tromper beaucoup. Vous êtes tenue de m’écrire très-incessamment, et de faire encore plus son éloge que vous ne l’avez fait dans votre der-