Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 4.djvu/41

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du monde, ils ne se rappeloient avec chagrin de rien de ce qui s’étoit passé. Lydie amena volontairement la conversation sur des sujets que ses sœurs, par égard pour elle, n’auroient pas abordé pour rien au monde.

— Quand je pense qu’il y a trois mois que je suis partie ! s’écrioit-elle ; j’avoue qu’il me semble qu’il n’y a pas quinze jours, et cependant que de choses se sont passées pendant ce temps là ! Grand Dieu ! Il est bien sûr que lorsque je partis je n’avois pas l’idée que je serois mariée quand je reviendrois ! Je pensois cependant que ce seroit une drôle de chose si je l’étois !

Son père leva les yeux au Ciel. Jane avoit l’air embarrassé. Elisabeth lança un regard expressif à Lydie ; mais celle-ci, qui ne voyoit et n’entendoit jamais ce qui ne lui convenoit pas, poursuivit gaiement :