Page:Austen - Orgueil et Prevention 2.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
112
Orgueil

courir, ni d’écouter beaucoup ; dans le cours de leur troisième rencontre, le langage qu’il lui tint éveilla son attention : il lui demandait si elle se plaisait fort à Hunsford, si elle avait toujours un goût si décidé pour les promenades solitaires, et surtout quelle était son opinion du bonheur de M. et Mme Colins ; il semblait aussi qu’en parlant de Rosings, il cherchât à lui faire entendre que lorsqu’elle reviendrait dans Kent, ce serait au château et non à Hunsford qu’elle résiderait. Que signifiait ce discours ? Pensait-il au colonel Fitz-William ; elle présuma que s’il voulait dire quelque chose, ce ne devait être qu’une allusion à ce qui pouvait arriver de ce côté-là. Cette idée la tourmenta un peu, et elle fut aise de se trouver enfin à la grille, en face du presbytère.

Un jour en se promenant, elle s’occupait à relire la dernière lettre d’Hélen, remarquant avec chagrin que son style était moins gai qu’autrefois, lorsque, au lieu d’être encore surprise par M. Darcy,