Page:Austen - Orgueil et Prevention 2.djvu/125

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
121
ET PRÉVENTION

n’eût contribué à éloigner M. Bingley d’Hélen ; mais elle pensait aussi qu’il n’avait en cela agi que par le désir de Mlle Bingley, et que c’était elle qui d’abord avait formé ce projet. Si sa vanité cependant ne le trompait point, il était cause… ! son orgueil, son caprice étaient cause de tout ce qu’Hélen avait souffert ; de tout ce qu’elle souffrait encore, et nul ne pouvait dire combien les maux qu’il avait infligés seraient durables.

« Il y avait contre la demoiselle de très-fortes objections. » Telles étaient les paroles du colonel Fitz-William, et ces fortes objections provenaient sans doute de ce qu’elle avait un oncle procureur dans une petite ville, et l’autre négociant à Londres.

« Ô Hélen ! s’écria-t-elle, peut-on lui trouver le moindre défaut ; Elle est si belle ! si bonne ! son esprit est si cultivé ! ses manières si charmantes ! Quant à mon père, bien qu’il ait quelques singularités, on ne lui peut rien reprocher. Il pos-