neraient plus. Je pense même que cette inquiétude ayant pour objet un frère qui mérite si bien d’être aimé, on ne la saurait trouver qu’aimable et naturelle ; toutefois ces craintes m’étonnent vraiment, car s’il eût éprouvé quelque amour pour moi, il y a long-temps, bien long-temps que nous nous serions vus ; il sait que je suis à Londres ; d’après ce que m’a dit Caroline, je n’en puis douter et cependant la manière dont elle me parlait, me pourrait presque faire croire qu’elle cherche à se persuader, qu’il a des soins pour Mlle Darcy ; après tout, je n’y comprends rien. Si je ne craignais de juger témérairement, je serais tentée de dire qu’il y a dans tout cela une forte apparence de duplicité. Enfin il faut s’efforcer d’éloigner des réflexions si pénibles, et ne plus songer qu’à ce qui peut me rendre heureuse : votre amitié, chère sœur, et les bontés sans nombre de ma tante… Écrivez-moi au plus tôt. Mlle Bingley a voulu me faire entendre que son frère ne retournerait plus à Netherfield ; cela
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Apparence