serais vraiment fâchée de penser que l’intérêt seul guide notre ami.
» — Quelle différence y a-t-il, je vous prie, en fait de mariage, entre des motifs prudens et des motifs intéressés ? Je serais bien aise de savoir où la discrétion finit et où commence l’avarice ? L’hiver dernier vous craigniez qu’il ne m’épousât, parce que cela eût été selon vous imprudent, et aujourd’hui qu’il cherche à plaire à une femme qui n’a cependant que dix mille livres sterling, vous voulez le croire intéressé !
» — D’abord répondez à ma question sur Mlle King, et je saurai ce que je dois penser.
» — C’est une fort bonne fille, à ce que je crois, je n’en ai jamais ouï dire de mal.
» — Mais il ne lui rendait nuls soins, avant que la mort de son grand-père ne l’eût laissée maîtresse de cette fortune ?
» — Non ! Pourquoi l’eût-il fait ? S’il ne lui était pas permis de s’attacher à moi parce que je n’avais point de fortune,