Page:Austen - Orgueil et Prevention 3.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
7
ET PRÉVENTION.

la mémoire si exacte ; et peu après il demanda, lorsque le reste de la société semblait ne pouvoir l’entendre : « Toutes vos sœurs sont-elles maintenant à Longbourn » ? Cette question, cette remarque en elle-même signifiaient peu, mais elles furent faites d’une manière qui les rendaient expressives.

Elle se décida rarement à lever les yeux sur M. Darcy mais lorsqu’un regard jeté à la dérobée lui permettait de l’apercevoir, son air aimable et son langage, si poli, lui persuadèrent que ce changement de manières dont elle avait été témoin la veille, quelque passager qu’il fût, avait du moins duré plus d’un jour. Lorsqu’elle le vit rechercher l’amitié, solliciter l’estime de ces mêmes gens avec lesquels tout entretien, quelques mois auparavant, lui aurait paru un déshonneur ; quand elle le vit en user si poliment non seulement avec elle, mais envers ces mêmes parens qu’il avait si ouvertement dédaignés, et qu’elle se rappelait leur dernière entrevue au presby-