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ET PRÉVENTION.

fordshire, à laquelle il était connu, aurait eu peine à le reconnaître. Ils avaient maintenant un intérêt réel à croire mistriss Reynolds, et ils sentirent bientôt que l’opinion d’un domestique qui le connaissait depuis son enfance, et dont les manières seules inspiraient de l’estime, ne devait pas être si légèrement rejetée : d’ailleurs ils n’avaient rien appris sur lui depuis leur séjour à Lambton qui pût les engager à n’y point ajouter foi. On ne l’accusait que d’être fier. Fier, il l’était probablement ; et sinon, n’était-il pas naturel que les habitans d’un petit bourg que sa famille ne recevait pas, le crussent tel ? On avouait cependant qu’il était fort généreux, et faisait beaucoup de bien aux pauvres.

À l’égard de Wickham, les voyageurs découvrirent bientôt qu’on ne le tenait point en grande estime dans le pays, car bien que ses démêlés avec le fils de son patron ne fussent qu’imparfaitement connus, il était généralement su qu’il avait quitté Derbyshire fort endetté, et