Page:Austen - Orgueil et Prevention 3.djvu/233

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
229
ET PRÉVENTION.

chaleur, une sensibilité qui ne saurait être bien comprise que par celui-là seul qui a sincèrement aimé. Si Élisabeth avait pu lever ses regards sur les siens, elle aurait vu combien cette douce expression de bonheur, répandue dans tous ses traits, en tempérait agréablement la dignité ; mais si elle ne put le regarder, du moins elle savait l’écouter ; et il l’entretenait de sentimens, qui, en prouvant combien elle lui était chère, rendaient à chaque instant son attachement plus précieux.

Ils marchèrent long-temps sans savoir dans quelle direction. Exprimer leur pensée, parler de leur félicité, était tout ce qui les pouvait occuper. Elle apprit bientôt de son ami, que leur bonne intelligence actuelle était due à lady Catherine, qui avait effectivement passé chez lui à son retour par Londres, et là, lui avait raconté son voyage à Longbourn, le motif qui l’y avait amenée, et le sujet de sa conversation avec Élisabeth ; s’arrêtant avec emphase à chaque expres-