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ORGUEIL

dans son cabinet, elle vit M. Darcy se lever et le suivre : cette vue lui causa une vive émotion ; elle ne craignait pas le refus de son père, mais on allait l’affliger ! et c’était elle ! elle, son enfant de prédilection, qui, par le choix qu’elle avait fait, allait le rendre malheureux, allait lui causer tant de craintes et d’inquiétudes en disposant d’elle ; réflexion pénible ! et jusqu’au moment où M. Darcy reparut, son agitation fut extrême ; mais alors levant les yeux sur lui, elle vit son sourire et fut un peu soulagée. Quelques momens après il s’approcha de la table, près de laquelle elle était assise avec Kitty ; et feignant d’admirer son ouvrage, il lui dit à demi-voix : « Allez à votre père, il vous attend dans son cabinet. » Elle se leva sur-le-champ.

Son père se promenait dans sa chambre d’un air grave et soucieux : « Lizzy, dit-il, que faites-vous, vous rêvez, je crois, d’accepter cet homme, ne l’avez-vous pas toujours détesté ? »

Combien ne désira-t-elle pas alors que