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ORGUEIL

» — Vous auriez pu me parler davantage le jour que vous vîntes dîner ici ?

» — Un homme moins occupé de vous l’aurait pu.

» — N’est-il pas malheureux que vous ayez toujours une bonne réponse à me donner, et que je sois assez raisonnable pour m’en contenter ? mais je voudrais savoir combien de temps vous auriez gardé le silence, si on vous avait laissé à vous-même ? La résolution prise par moi de vous remercier pour Lydia, a eu un grand effet, trop peut-être ; car si notre bonheur naît d’un manque de foi, cela n’est pas bien moral, et l’on m’avait défendu de parler de cette affaire.

» — Tranquillisez-vous, tout est dans l’ordre, je vous jure : lady Catherine, en voulant nous séparer, n’a réussi qu’à détruire tous mes doutes… Je ne dois pas ma félicité actuelle à votre désir empressé de me témoigner votre reconnaissance ; je n’étais pas disposé à attendre aucun encouragement de vous ; le discours de ma tante m’avait appris à espé-