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ORGUEIL

vous, et admirer l’égalité de vos lignes, comme le fit autrefois une autre demoiselle ; mais j’ai aussi une tante que je ne saurais plus long-temps négliger. »

Une certaine répugnance à avouer combien l’on avait exagéré sa liaison avec M. Darcy était cause que la longue lettre de Mme  Gardener était demeurée si long-temps sans réponse ; mais Élisabeth, ayant maintenant à communiquer une nouvelle qui, elle le savait, serait des mieux accueillies, se reprochait, pour ainsi dire, d’avoir fait perdre à sa tante trois jours de bonheur. Elle lui écrivit donc ce qui suit :

« Je vous aurais remerciée plus tôt, chère tante, ainsi que je le devais, de votre longue, aimable et satisfaisante explication, des détails, etc., etc. ; mais, à dire vrai, j’étais de trop mauvaise humeur pour vous écrire. Vos suppositions avaient été trop loin ; mais à cette heure, supposez tout ce que vous voudrez, abandonnez votre imagination à tous les rêves que ce sujet vous peut offrir ; et, à moins que vous ne