Page:Austen - Orgueil et préjugé, 1966.djvu/202

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obstacles qui, lorsqu’il s’agissait de lui-même, devaient paraître bien plus forts : c’est chose presque incroyable ! Il était flatteur pour elle d’avoir, sans y penser, inspiré une passion si vive, mais l’orgueil de Darcy, son détestable orgueil, ce froid aveu de la conduite qu’il avait tenue à l’égard d’Hélen, et ne paraissant nullement s’en repentir, bien qu’il ne pût rien dire pour sa justification ; son ton ironique en parlant de Wickham, sa cruauté envers lui, qu’il ne cherchait même pas à désavouer, détruisirent bientôt cette faible compassion que l’idée de son attachement pour elle avait un moment excitée.

Ces réflexions l’occupaient encore, lorsque l’arrivée du carrosse de lady Catherine vint lui rappeler combien elle était peu en état de soutenir les regards pénétrants de Charlotte, et elle se hâta de gagner son propre appartement.