Page:Austen - Orgueil et préjugé, 1966.djvu/270

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agréables, bien qu’elle ne pût entièrement la définir. Elle le respectait, elle l’estimait ; sa gratitude pour lui était vive ; elle s’intéressait sincèrement à son bonheur, et ne voulait que savoir à quel point elle souhaitait que ce bonheur dépendît d’elle, et si vraiment il serait à désirer, pour leur félicité mutuelle, qu’elle se servît du pouvoir que son cœur lui disait qu’elle possédait encore pour l’amener à lui faire un nouvel aveu de ses sentiments.

Il avait été décidé, durant la soirée entre la tante et la nièce, que la politesse si particulière que leur avait faite Mlle Darcy, en venant les voir le jour même de son arrivée à Pemberley, devait être imitée, quoiqu’elle ne pût être égalée par quelques démarches polies de leur part, et que par conséquent il serait fort convenable de lui faire visite le lendemain matin. La résolution en fut donc prise : Élisabeth s’en réjouit, bien que lorsqu’elle s’en demandait la raison elle ne sût trop que se répondre.

M. Gardener les quitta aussitôt après le déjeuner, car le projet de pêche ayant été renouvelé la veille, il s’était positivement engagé à joindre vers midi plusieurs hôtes de Pemberley.