Page:Austen - Orgueil et préjugé, 1966.djvu/291

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les avoir à la hâte embrassés, courut au vestibule où Hélen vint la recevoir. En se voyant, leurs yeux se remplirent de larmes, et Élisabeth, tout en embrassant tendrement sa sœur, s’empressait de lui demander si on avait eu des nouvelles des fugitifs.

« Non, pas encore, répondit Helen ; mais maintenant que notre bon oncle est arrivé, j’espère que tout ira bien.

— Mon père est-il à Londres ?

— Oui, il est parti mardi matin, comme je vous l’ai mandé.

— Et vous avez souvent reçu de ses nouvelles ?

— Une seule fois ; il nous a écrit le mercredi pour nous dire qu’il était arrivé en bonne santé, et nous donner son adresse, je la lui avais particulièrement demandée. Il nous mandait aussi qu’il n’écrirait de nouveau que lorsqu’il aurait quelque chose d’important à nous communiquer.

— Et ma mère, comment est-elle ? Comment allez-vous tous ?

— Maman va assez bien, quoiqu’elle soit actuellement affectée ; votre retour lui fera un plaisir extrême ; elle ne quitte point encore sa chambre… Mary et Kitty, grâce au ciel, sont bien.

— Mais vous, s’écria Élisabeth, vous avez l’air malade. Oh ! combien vous avez dû souffrir ! »

Sa sœur l’assura cependant qu’elle n’était point indisposée, et cette conversation s’étant passée pendant que M. et Mme Gardener s’occupaient des enfants, finit à leur approche ; et Hélen allant de son oncle à sa tante, leur exprimait tour à tour, par son sourire et par ses larmes, le plaisir qu’elle avait à les revoir, et ses regrets que leur retour fût hâté par un événement si désagréable.

Entrés au salon, les questions déjà posées par Élisabeth furent rappelées par son oncle et sa tante, mais ils virent qu’Hélen ne leur pouvait rien apprendre de nouveau, toutefois, les douces espérances que lui suggérait la bonté de son cœur, ne l’avaient point encore abandonnées, elle voyait toujours que cette affaire se terminerait bien, et chaque matin elle attendait qu’une lettre de Lydia ou de son pèr