Page:Austen - Orgueil et préjugé, 1966.djvu/359

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chapitre 56


Huit ou dix jours après que l’engagement entre Hélen et Bingley eut été formé, comme toute la famille était ensemble dans le petit salon, le bruit d’une voiture attira soudain l’attention, et une calèche à quatre chevaux entra par la grille ; ce n’était pas une heure à attendre des visites, et d’ailleurs, la voiture ne ressemblait nullement à celle d’aucun de leurs voisins. Elle paraissait même attelée de chevaux de poste, et la livrée des gens qui la précédaient leur était inconnue ; comme il était évident, néanmoins, que quelqu’un allait se présenter, Bingley engagea Mlle Bennet, pour éviter toute importunité, à venir avec lui faire un tour de jardin ; elle y consentit, et ils partirent ensemble, laissant les autres former, quoique sans succès, les conjectures les plus diverses ; elles finirent enfin, et la personne qui les faisait naître parut : c’était lady Catherine de Brough.

Ils s’attendaient assurément à être surpris, mais leur étonnement passa leur attente ; et quelque grande que fût la surprise de Mme Bennet et de Kitty à qui cette dame était entièrement inconnue, elle ne pouvait, cependant, égaler celle qu’éprouvait Élisabeth.

Lady Catherine entra d’un air fort peu aimable, ne répondit que par une simple inclination de tête au compliment d’Élisabeth, et s’assit sans proférer un seul mot ; Élisabeth en la voyant l’avait nommée à sa mère, quoiqu’elle n’eût en aucune manière demandé cette présentation.

Mme Bennet, fort surprise, était flattée cependant de recevoir une si grande dame, et l’accueillit avec la plus