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Page:Austen - Orgueil et préjugé, 1966.djvu/393

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ne me croyiez décidément mariée, vous ne sauriez beaucoup vous abuser. Il vous faut me répondre au plus vite, et faire de lui un bien plus grand éloge que dans votre dernière. Je vous remercie mille et mille fois de ne m’avoir point menée aux lacs : pouvais-je être assez sotte pour le désirer ! Votre idée de la calèche basse est délicieuse ; nous ferons tous les jours le tour du parc. Je suis la plus heureuse des femmes, d’autres l’ont dit avant moi ; mais aucune avec autant de justice : je suis même plus heureuse qu’Hélen. Elle sourit seulement, moi je ris. M. Darcy voudrait bien vous dire mille et mille jolies choses ; mais le moyen pour lui de penser à d’autres qu’à moi ! Vous devez tous venir à Pemberley à Noël.

« Votre, etc. »


La lettre de M. Darcy à lady Catherine, était d’un style différent, et bien différente aussi, fut celle adressée par M. Bennet à son cousin, en réponse à la dernière.


« Monsieur et ami,

« Il me faut encore une fois vous demander des félicitations : Élisabeth sera dans peu la femme de M. Darcy. Consolez lady Catherine de votre mieux, mais si j’étais vous, je me tiendrais du côté du neveu, il a plus à donner…

« Je suis, etc. »


Les félicitations de Mlle Bingley à son frère, au sujet de son mariage, furent tout ce qu’on pouvait dire de plus tendre et de moins sincère. Elle écrivit même à Hélen pour lui exprimer sa satisfaction, et répéter toutes ses anciennes assurances d’amitié. Hélen ne pouvait être de nouveau