Page:Austen - Persuasion.djvu/120

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vorth ? Il écrivit pour demander un congé, voyagea jour et nuit et ne quitta pas le pauvre Benwick pendant une semaine ; personne que lui ne pouvait le consoler. Si vous saviez combien nous l’aimons ! »

On ramena les Harville chez eux, puis on voulut revoir une dernière fois le Cobb. Anna se trouva encore près de Benwick. Lord Byron et les Mers bleues ne pouvaient pas manquer d’être cités en présence de la mer ; mais bientôt leur attention fut attirée ailleurs. On descendait les marches qui facilitent la pente raide du Cobb ; Louisa seule préféra sauter comme elle l’avait déjà fait avec l’aide de Wenvorth. Il résista d’abord : elle insista et obtint ce qu’elle voulait. Pour montrer sa joie, elle remonta les marches et voulut sauter de nouveau. Cette fois, le capitaine résista davantage, car il trouvait le saut dangereux.

Elle sourit en disant : « Je suis décidée à sauter. » Il avança les mains, mais elle s’élança trop vite, et tomba sur le pavé du Cobb ! On la releva évanouie ; ni sang ni blessure visible ; mais les yeux étaient fermés, le pouls ne battait plus, elle avait la pâleur de la mort. Ce moment fut horrible pour tous.

Le capitaine s’agenouilla et la prit entre ses bras ; il était aussi pâle qu’elle, et la regardait, muet de douleur. « Elle est morte, s’écria Marie, saisissant le