du capitaine qui puisse vous faire de peine. Il semblait exister un attachement entre lui et Louisa à l’automne dernier ; mais j’aime à croire qu’il s’en est allé de part et d’autre sans déchirement ! J’espère que le capitaine n’a à se plaindre de personne.
— Non, certainement ; Frédéric n’est pas un homme à gémir et à se plaindre. Il a trop d’esprit pour cela. Si la jeune fille en préfère un autre, qu’elle le prenne.
— Vous avez raison ; j’espère seulement que le capitaine n’a pas à se plaindre de son ami. Je serais bien fâchée que leur amitié fût détruite, ou même refroidie par une chose semblable.
— Oui, oui, je vous comprends. Mais sa lettre n’en dit rien. Il ne témoigne pas même le plus léger étonnement. »
Anna ne fut pas aussi convaincue que l’amiral. Mais il était inutile d’en demander davantage.
« Pauvre Frédéric, dit l’amiral ; il faut qu’il recommence à nouveaux frais. Sophie doit lui écrire de venir ; il y a ici de jolies filles, il me semble. Il serait inutile d’aller à Uppercross à présent, car l’autre miss Musgrove est recherchée par son cousin, le jeune ministre. Ne pensez-vous pas, miss Elliot, qu’il fera mieux de venir à Bath ? »