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Page:Austen - Persuasion.djvu/225

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— Non, s’écria Anna vivement, ce ne peut être lui. Il a dû quitter Bath ce matin à neuf heures, et il ne reviendra que demain. »

Elle sentit que Wenvorth la regardait, ce qui la vexa et l’embarrassa et lui fit regretter ce qu’elle avait dit.

Marie, voulant qu’on supposât qu’elle connaissait son cousin, se mit à parler des ressemblances de famille, affirma que c’était M. Elliot, et appela encore Anna pour regarder elle-même. Mais Anna ne bougea pas. Son malaise cependant augmenta quand elle vit les sourires et les regards d’intelligence échangés entre deux ou trois dames, comme si elles se croyaient dans le secret. Il était évident qu’on avait causé d’elle.

« Venez voir, s’écria Marie ; ils se séparent et se donnent la main. Est-ce que vous ne reconnaîtriez pas M. Elliot ? Vous semblez avoir oublié Lyme. »

Pour cacher son embarras, Anna alla vivement à la fenêtre. Elle s’assura que c’étaient Mme Clay et M. Elliot, et, réprimant sa surprise, elle dit tranquillement :

« Oui, c’est M. Elliot. Il a changé son heure de départ, voilà tout ; ou je puis m’être trompée. »

Elle revint s’asseoir avec l’espoir consolant d’avoir paru indifférente. Les dames partirent ; Charles, après avoir maudit leur visite, dit :