Page:Austen - Persuasion.djvu/59

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expliqua qu’il s’agissait du ministre Wenvorth, elle fut heureuse de n’avoir rien dit qui pût la trahir. Il était bien naturel que Mme Croft pensât à Édouard Wenvorth plutôt qu’à Frédéric. Honteuse de l’avoir oublié, elle s’informa avec intérêt de leur ancien, voisin.

Le reste de la conversation n’offrit rien de remarquable, mais en partant, elle entendit l’amiral dire à Marie :

« Nous attendons un frère de Mme Croft, je crois que vous le connaissez de nom ! »

Il fut interrompu par les petits garçons, qui s’accrochaient à lui comme à un vieil ami et ne voulaient pas le laisser partir : il leur offrit de les emporter dans ses poches, et fut bientôt trop accaparé pour finir sa phrase ou se souvenir de ce qu’il avait dit.

Anna tâcha de se persuader qu’il s’agissait toujours d’Édouard Wenvorth ; mais cela ne l’empêcha point de se demander si l’on avait parlé de cela dans l’autre maison, où les Croft étaient allés d’abord.

On attendait ce soir-là au cottage la famille de Great-House. Tout à coup Louisa entra seule, disant qu’elle était venue à pied pour laisser plus de place à la harpe qu’on apportait. « Et je vais vous dire pourquoi, dit-elle : Papa et maman sont