Page:Austen - Persuasion.djvu/96

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Anna oublia un instant les citations poétiques des douces scènes de l’automne ; il ne lui resta à la mémoire qu’un tendre sonnet rempli des descriptions de l’année expirante emportant avec elle le bonheur et les images de jeunesse, d’espoir et de printemps.

Voyant qu’on prenait un autre sentier : « N’est-ce pas le chemin de Wenthrop ? » dit-elle. Mais personne ne l’entendit.

On se dirigeait en effet vers Wenthrop, et après une montée douce à travers de grands enclos, où la charrue du laboureur, préparant un nouveau printemps, démentait les poésies mélancoliques, on gagna le sommet d’une haute colline qui séparait Uppercross de Wenthrop. Wenthrop, qu’on aperçut alors en bas, était une laide et vulgaire maison, à toit peu élevé, entourée de granges et de bâtiments de ferme.

« Est-ce là Wenthrop ? dit Marie, je n’en avais aucune idée. Je crois que nous ferons mieux de retourner. Je suis très fatiguée. »

Henriette, un peu mal à l’aise, et n’apercevant pas Charles Hayter aux environs, était prête à faire ce que Marie désirait, mais Charles Musgrove dit non, et Louisa dit non, avec plus d’énergie encore, et, prenant sa sœur à part, elle parut discuter vivement.

Charles déclara d’une façon très nette qu’il irait voir