Page:Austen - Raison et Sensibilité.djvu/252

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yeux de Maria étaient attachés sur lui, et sur chacun de ses traits ; on voyait son émotion qui s’augmentait à mesure que le cavalier approchait. Enfin levant ses mains jointes au ciel : elle s’écria tout-à-coup avec ravissement, c’est lui, c’est bien lui, je le reconnais ; qui serait-ce que mon Willoughby ! et quittant le bras de sa sœur elle courut à sa rencontre. Elinor la suivit plus doucement, en lui criant : Arrêtez, Maria, que faites-vous ? Vous vous trompez, ce n’est point Willoughby ; ce cavalier n’est pas aussi grand, il n’a pas du tout sa tournure.

C’est lui, c’est bien lui, disait Maria en courant, j’en suis sûre ; c’est la couleur de ses cheveux, c’est son habit, son cheval. Ah ! je le savais bien qu’il ne tarderait pas à revenir : elle doubla le pas. Eli-