Page:Austen - Raison et Sensibilité.djvu/39

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

satisfaction que ses filles trouveraient dans leur frère un appui et un bienfaiteur. Quant à elle-même, ayant toujours vécu dans l’aisance et sans avoir besoin de calculer ses dépenses, elle était persuadée que le revenu de sept mille livres sterling la ferait vivre dans l’abondance. Pour son beau-fils aussi elle se réjouissait du plaisir qu’il aurait à servir de père à ses jeunes sœurs, à leur procurer toutes les petites jouissances dont elles avaient l’habitude et se reprochait de ne lui avoir pas toujours rendu toute la justice qu’il méritait, lors qu’elle l’avait quelquefois soupçonné d’avarice ou d’égoïsme. « C’est parce qu’il s’était laissé influencer par sa femme, pensait-elle, qu’il a donné lieu à ce soupçon ; mais à présent qu’il a vécu avec nous, qu’il nous con-