Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/138

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peu aimable, si peu faite pour attacher un homme sensible, qu’elle ne voulait pas d’abord croire, ni ensuite pardonner l’affection qu’elle avait inspirée à Edward, même en considérant que celui-ci n’avait alors que dix-huit ans ; elle ne voulait pas même admettre que ce goût fut naturel chez un homme, vivant seul à la campagne avec cette jeune personne. Il semblait à l’entendre qu’Edward aurait dû garder son cœur libre de tout sentiment jusqu’au moment où il devait voir Elinor.

Maria avait bien écouté sa sœur tant qu’elle avait ignoré qu’Edward était engagé avec Lucy Stéeles ; elle ne savait point les détails et n’était pas en état de les entendre. Pendant long-temps tout ce que put faire Elinor, fut de l’adoucir, de calmer son ressentiment. Enfin