Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/194

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rien qu’il ne soit prêt à sacrifier à sa Lucy, et jamais il n’a voulu entendre parler de nous séparer, quelque chose que j’aie pu lui dire ; car je pensais qu’il était de mon devoir, quoi qu’il pût m’en coûter, de l’inviter à ne pas se brouiller avec sa mère et à ne pas renoncer à sa fortune. Je suis même allée jusqu’à lui offrir de partir à l’instant même et de ne pas revenir à Londres qu’il ne fût marié ; mais il a repoussé vivement cette idée. Il m’a juré que jamais il n’épouserait que moi, et que la colère de sa mère n’était rien pour lui, puisque je l’aimais, et qu’il ne regretterait aucune fortune avec moi. Il est sûr que nos espérances ne sont pas brillantes ; mais nous attendons, et peut-être que tout