Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/214

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appelée à le lui apprendre ; c’était en partie pour elle qu’on la lui donnait. Elle éprouvait là-dessus un tel mélange de sentimens contradictoires, qu’il n’est pas étonnant que madame Jennings ait attribué son émotion à une cause plus directe. Mais bientôt tout sentiment personnel s’effaça du cœur pur et noble d’Elinor. Elle ne sentit plus qu’une profonde estime et une vive reconnaissance pour le généreux colonel qui se privait lui-même de l’avantage qu’il pouvait retirer de son bénéfice, pour obliger un homme intéressant et malheureux qu’il regardait comme l’ami d’Elinor. Elle le remercia de tout son cœur, lui parla d’Edward avec les éloges qu’elle savait qu’il méritait, et promit de se charger de cette commission avec plaisir, si