toutes les peines de sa sœur ; mais ce redoublement de chagrin étant plus dans son imagination qu’en réalité, elle espérait que l’air de la campagne, la tranquillité de Barton, le plaisir de retrouver sa mère remettraient sa santé et rendraient dans peu de mois la paix à son cœur. De son côté Elinor ne laissait rien à Londres qui pût exciter en elle la moindre douleur ; elle était bien aise d’être à l’abri des confidences de Lucy, et de sa persécutante et fausse amitié ; elle remerciait aussi le ciel de ce que le traître Willoughby ne s’était point offert à sa vue ni à celle de sa sœur ; elle s’efforçait de ne plus penser à Edward que comme on pense à un ami marié, et tâchait, par une douce gaieté, de distraire un peu la pensive et triste Maria ; elle y réussit assez bien. Sur la
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