Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/306

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fuser un ami si bon, si sensible, qui apprendrait avec précaution à sa mère le malheur qui les menaçait, qui la soutiendrait, la consolerait dans cet affreux moment, et dans un voyage si triste et si fatigant par sa promptitude ? Excellent ami, lui dit-elle en pressant sa main, ma reconnaissance égale le service que vous nous rendez ; je suis moins inquiète pour ma mère puisque vous serez avec elle. Qui sait l’effet que peut produire sa seule présence sur un cœur tel que celui de Maria ? Oh ! s’il était donné à l’amour maternel de la rendre à la vie, nous vous devrons peut-être aussi ce bonheur. Qui sait si ma mère, altérée d’un tel coup, aurait été en état d’entreprendre cette course toute seule ? Mais vous soutiendrez son courage ; je vais lui écrire un mot