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CHAPITRE XLV.


Cette nuit fut également douloureuse pour les deux sœurs. Les heures s’écoulèrent les unes après les autres sans apporter de changement ; Maria dans un délire toujours croissant, et Elinor dans la plus cruelle anxiété, attendant le médecin avec impatience, et redoutant d’entendre ce qu’il allait prononcer. Une fois que ses craintes furent éveillées, elle paya bien cher sa première sécurité, et Betty, qui veillait avec elle, la torturait encore en lui parlant des tristes pressentimens de sa maîtresse. Elinor n’était pas du tout superstitieuse ; mais, qui n’a pas éprouvé qu’on le devient dans un grand danger ? Elle