Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/312

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une peine cruelle ; et quand elle se représentait celle de leur mère, qui aimait Maria, comme elle-même aimait Charlotte, la part qu’elle prenait au triste événement qui se préparait, et dont elle ne doutait pas, était aussi vive que sincère.

M. Harris fut exact à sa seconde visite ; mais il fut entièrement trompé dans son espoir sur ses derniers remèdes. Ils avaient tous manqué leur effet ; la fièvre n’était point abattue, la poitrine point dégagée ; la malade était peut être plus tranquille, mais cette tranquillité même, qui n’était qu’une pesante stupeur, augmentait ses alarmes. Elinor qui cherchait à lire dans son âme, s’en aperçut bientôt, et parut désirer d’autres avis ; mais M. Harris jugea que ce serait inutile, et ne ferait que retarder le