Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/325

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Jamais encore Elinor, si accoutumée à se commander à elle-même, n’en avait été moins capable qu’à ce moment. L’idée de revoir sa mère, celle de ses doutes, de ses craintes, peut-être de son désespoir ; tout la bouleversait. Et comment lui dire… La joie de savoir son enfant chéri hors de danger, lui serait peut-être aussi fatale ; elle la connaissait si vive, si sensible et si nerveuse. Mais il n’y avait pas de temps à perdre en réflexions, et disant à Betty de ne pas quitter sa sœur ; elle descendit promptement. Elle entendait aller et venir dans le vestibule, on ouvrait les portes ; elle en conclut qu’ils étaient déjà entrés dans la maison. Aussi émue qu’on peut l’être quand on va revoir une mère chérie, après une