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Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/347

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séducteur de la pauvre Caroline. Oui, monsieur, lui dit-elle avec fermeté, je sais tout. Mais comment pourrez-vous vous justifier dans une telle circonstance ? Cela me paraît impossible.

— Me justifier ! s’écria-t-il vivement, je n’y songe pas même. Je vous ai dit quels avaient été mes principes, mes habitudes, mes liaisons avant que j’eusse rencontré votre sœur, et cela dit tout ; j’ajouterai seulement que celui de qui vous tenez cette histoire, ne pouvait être impartial. J’ai sans doute eu beaucoup de torts avec Caroline ; mais il n’est pas dit cependant que parce qu’elle a été offensée elle soit irréprochable, et que parce que j’étais un libertin elle soit une sainte. La violence de ses passions et la faiblesse de son jugement seraient peut-