Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/365

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la lut, fit la réponse, m’obligea de la copier, de lui livrer ce que j’avais de Maria ; et j’obéis dans une espèce de désespoir qui me faisait trouver une sorte de plaisir à me ruiner tout-à-fait dans l’opinion de cet ange, que rien n’avait pu détacher de moi, et qui allait enfin me repousser entièrement de son cœur et de sa pensée. Mon sort était décidé ; tout le reste me parut indifférent. Je fus bien aise qu’on m’eût dicté ce que je n’aurais jamais pu dire de moi-même, et d’avoir une raison de plus de mépriser, de haïr celle…

— Arrêtez, M. Willoughby, dit Elinor, c’en est assez ; je n’entendrai pas un mot de plus contre une femme qui est la vôtre, que vous avez choisie volontairement, à qui vous devez votre bien-être, votre fortune, et qui au moins a