Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/371

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ce n’était pas elle, puisque déjà elle était bien malade. Elinor, très-étonnée, se fit dire le jour, l’heure, et tout fut expliqué, et l’évanouissement trop réel de Maria, et ses larmes, et ses propos incohérens ; mais elle se garda bien de donner à Willoughby cette preuve de plus de la faiblesse de sa sœur.

— Ce que je ressentis ne peut s’exprimer, continua-t-il avec feu. Maria mourante, et peut-être des peines déchirantes que je lui avais causées, me haïssant, me méprisant dans ses derniers momens ; maudit par sa mère, par ses sœurs : ah ! ma situation était horrible ! Je ne pus la supporter ; je me décidai à partir, et à cinq heures du matin, j’étais dans mon carrosse. À présent vous savez tout. Il prit son chapeau, et s’approchant d’elle :