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Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/376

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tuellement séparé pour toujours de leur famille, et que sans doute elle ne le reverrait plus. Surprise elle-même de l’influence qu’il exerçait sur son esprit, elle voulut l’analyser, et trouva que c’était un sentiment tout-à-fait involontaire, qui tenait à des circonstances indépendantes de son mérite, et qui se trouvaient avoir peu de poids au tribunal de la raison : c’étaient d’abord les attraits de son charmant extérieur, de cette physionomie agréable, aimable, de sa manière franche, affectionnée, animée ; et il n’y avait nul mérite à lui d’être ainsi : c’était ensuite son ardent amour pour Maria ; mais cet amour n’était plus innocent et devenait un tort de plus. Elle se disait tout cela, sans que l’intérêt qu’il venait de lui inspirer fût diminué le moins du monde ; elle