Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/378

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qui avait déchiré si cruellement le cœur de Maria, était pour lui une source de malheurs qui ne lui laissait plus d’espoir. Il résulta de ce tableau que son intérêt augmenta pour un coupable déjà trop puni, sans l’être encore par la haine de ceux qu’il aimait si tendrement : aussi son cœur n’en éprouva plus pour lui.

Elle alla auprès de sa sœur. Celle-ci venait de se réveiller d’un doux et long sommeil, qui confirma toutes ses espérances, Elinor s’assit à côté d’elle en silence. Son cœur était plein. Le passé, le présent, l’avenir, la visite de Willoughby, l’attente de sa mère, tout ensemble lui donnait une telle agitation, que son pouls était sûrement plus élevé que celui de la malade, et qu’elle craignait de se trahir si elle avait dit un seul mot. Heureusement