Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/382

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les deux dernières nuits, consentit à obéir à sa maman et à se mettre au lit. Elle s’y reposa physiquement, mais ne dormit point ; ses esprits étaient trop agités. Willoughby, le pauvre Willoughby ! comme elle se permettait de l’appeler, était constamment présent à sa pensée ; elle n’aurait pas voulu, pour le monde, avoir refusé d’entendre sa demi-justification. Tantôt elle se blâmait de l’avoir jugé trop sévèrement, et quelquefois s’accusait d’être à présent trop indulgente. Mais sa promesse de le justifier auprès de Maria, était invariablement pénible. Elle redoutait le moment où Maria apprendrait qu’il était moins coupable, et craignait que peut-être cet amour si passionné ne se ranimât avec plus de force. Elle doutait du moins qu’après cette explication, sa