Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/419

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ment ; mais j’étais déjà très-malade, et je faisais tout ce que je pouvais pour aggraver mon mal : si j’étais morte, c’eût été par un véritable suicide. Je n’ai connu mon danger que lorsqu’il a été passé. Mais avec les pénibles remords que mes réflexions m’ont donnés, je m’étonne de mon rétablissement, je m’étonne que la vivacité de mon désir de vivre pour expier mes torts envers Dieu et envers vous toutes ne m’ait pas tuée. Si j’étais morte, dans quelle douleur vous aurais-je laissée, vous ma sœur, mon amie, ma fidèle et bonne garde, qui étiez en quelque sorte responsable de ma vie à notre mère ; vous qui aviez vu le chagrin, le désespoir des derniers temps de mon existence, et tous les coupables murmures de mon cœur, la détruire