Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/431

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conduite coupable envers Caroline ; rien ne pouvait lui rendre la première estime de madame Dashwood, ni nuire aux intérêts du colonel. Si madame Dashwood avait, comme Elinor, entendu l’histoire de Willoughby de sa propre bouche ; si elle avait été témoin de son affliction, et sous le charme de ses manières et de sa belle figure, il y a toute apparence que sa compassion aurait été plus grande. Mais il n’était ni au pouvoir ni dans la volonté d’Elinor de rendre en entier à Willoughby la trop vive prévention de sa mère, de faire même éprouver à cette dernière l’espèce de pitié inutile, douloureuse, presque accompagnée de regrets, qu’elle avait ressentie au premier moment, et que la réflexion avait déjà calmée. Elle se contenta donc de déclarer la