Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/461

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

désirait et craignait encore plus de connaître. Elle se les représentait dans leur joli presbytère, si bien arrangé par les soins de leur protecteur. Elle voyait Lucy active et ménagère avec vanité ; unissant une apparence d’élégance et de dépense devant les étrangers, à la frugalité la plus parcimonieuse quand ils seraient en tête à tête ; économisant sou sur sou pour briller quelques mois d’hiver à Londres, et laisser son mari seul à ses devoirs de pasteur ; causant familièrement avec tous les paysans, et, exigeant d’eux avec rigueur leurs redevances ; ne donnant jamais rien et recevant tout ; poursuivant sans cesse son intérêt personnel ; ne songeant qu’à elle seule au monde, et trop contente d’elle-même, quand par quelque ruse elle avait obtenu quelque