Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/479

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tous les soins qu’elle se donna. J’étais dans l’âge où le cœur s’ouvre à toutes les impressions. Le mien, naturellement très-aimant, ne demandait qu’à se donner, et n’en avait point encore trouvé l’occasion. Toujours, repoussé, toujours humilié chez ma mère, la première personne qui me témoigna un intérêt vif, qui parut me compter pour quelque chose, et qui ne m’épargnait pas des flatteries de tout genre, dut me paraître un ange, du ciel ; et comme elle joignait à cela une figure très-jolie et très-animée, et la fraîcheur de 16 ans, il n’est pas étonnant qu’en très-peu de temps je crusse être, ou que je fusse réellement peut-être passionnément amoureux. C’était la première jeune personne que j’eusse vue familièrement ; et le bon M. Pratt, content de mes